Summerputz im elsässischen Kulturzentrum
Une équipe de volontaires s’est attaqué durant cet été à remettre un peu d’ordre dans les archives de notre association en vue de faire le tri de ce qui doit être gardé dans la perspective de la conservation et de l’étude.
Un fond documentaire important et très divers
Le volume considérable de ces documents d’archives exprime de façon impressionnante l’intensité de plus de 50 ans d’activités, d’initiatives et de travaux pour la promotion du bilinguisme et de la culture régionale. On est vraiment époustouflé au vu de cette masse de lettres, articles, communiqués, études, pétitions, enquêtes, conférences, colloques, animations de tous ordres, publications de livres, organisations de rencontres, campagnes de sensibilisation, démarches auprès des autorités, concerts de chansons alsaciennes, cours d’allemand ou de dialecte, voyages d’études, permanences dans toutes sortes de foires et festivals, universités d’été, et même des vols de ballons ! Les militants de notre association ont, avec un zèle inlassable recouru à toutes les formes non violentes d’action pour sensibiliser leurs concitoyens et faire appel aux instances responsables, mais aussi réaliser eux-mêmes un bon nombre d’entreprises en vue de la sauvegarde de notre langue et de notre culture. Un travail de titan, et pourtant largement méconnu.
Notre bilan après 50 ans d’existence
Certes, notre association a réussi à réhabiliter le combat pour notre langue et notre identité. Alors qu’à sa création, le fait de défendre la place de l’allemand en Alsace entraînait des suspicions de trahison nationale et de sympathies nazies, que la pratique du dialecte était perçue comme grossière et rétrograde, que nos auteurs alsaciens étaient ignorés ou méprisés, aujourd’hui, nous avons une quasi unanimité pour reconnaître que l’allemand est une richesse pour notre région qui ne doit pas être perdue, pour déplorer la perte de nos dialecte, pour célébrer la coopération transfrontalière et l’amitié franco-allemande, pour manifester son soutien aux différents aspects de notre patrimoine régional. Les accusations sempiternelles de «repli identitaire», de «nostalgie suspecte», de «tentation autonomiste» ne font plus mouche et apparaissent désormais comme ridicules et éculées.
Mais nous savons bien que malgré tout le travail réalisé et les succès obtenus, nous n’avons pas gagné : l’adhésion aux valeurs linguistiques et culturelles que voulons promouvoir reste largement superficielle et dépourvu de la conviction et de la détermination qui seraient nécessaire pour véritablement avoir un impact sur la situation. Les responsables, élus ou autres, mais aussi les citoyens, les parents responsables de l’éducation de leurs enfants, les jeunes adultes placés devant leurs engagements, se bornent trop souvent à un attachement vague et superficiel pour cette idée que notre région trouve son identité et sa richesse dans son bilinguisme et sa double culture.
Notre mission pour demain
C’est pourquoi, après plus de 50 ans d’existence, notre association n’est pas devenue obsolète, nous devons continuer à faire entendre un message désagréable : le compte n’y est pas. Les mesures prises ne sont pas à la hauteur. Elles ne permettent pas d’enrayer la disparition du bilinguisme dans notre région. Nous devons continuer a affirmer haut et fort que les actions ponctuelles restent inefficaces. On ne résoudra pas le problème avec quelques plaques de rue bilingues, quelques contes lus en alsacien dans les médiathèques, 30 secondes d’émission dialectale à la télévision. Il nous faut une transformation en profondeur, une politique linguistique globale avec des moyens conséquents.
Notre association a conçu les éléments de cette politique globale (en matière d’éducation, de formation, d’accès de la langue régionale à l’espace public, de médias, de soutien à la création culturelle, etc.). Elle continuera de les promouvoir au moment ou la nouvelle Communauté européenne d’Alsace, spécifiquement chargée de promouvoir le bilinguisme, doit se mettre en place et ou les nouvelles équipes municipales se trouvent confrontées à la mise en œuvre de leurs promesses en matière linguistique.