Edito – Land un Sproch – Septembre 2024

Publié le 20 octobre 2024
par Culture & Bilinguisme
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Mit einem blauen Auge davongekommen

Die letzten Wahlen waren mit viel Angst verbunden und stellen viele Fragen für unsere Zukunft…


Avec un vote Rassemblement National de plus de 33 % en Alsace, les élections législatives se présentaient à haut risque : dans de nombreuses circonscriptions, le RN était largement en tête et pouvait l’emporter ; on risquait de se retrouver avec une proportion importante d’élus de ce parti. Finalement, seule la 8ème circonscription du Bas-Rhin s’est donnée au RN, une circonscription qui devrait pourtant, vu sa position géographique, être à la tête du mouvement pour l’effacement des frontières !
Pour le reste, le paysage électoral est resté le même (mis à part l’élection du socialiste Thierry Sother qui évince le macroniste Bruno Studer à Strasbourg). L’Alsace n’a pas connu de bouleversement électoral mais il s’en est fallu de peu et la fragilité du paysage politique s’est aggravée. L’Alsace traditionnelle des gaullistes et des démocrates chrétiens a quasiment disparu, celle des LR s’estompe, l’agglomération strasbourgeoise vit déjà un contexte typique de «l’intérieur». La spécificité politique alsacienne s’étiole. L’intérêt pour la langue et la culture régionales est de plus en plus marginal malgré quelques déclarations de pure forme. Le vote régionaliste reste totalement insignifiant. Mais du moins notre Ländel n’est-il pas devenu un bastion de l’extrême droite. Sur le terrain du débat institutionnel aussi, on est passé juste à côté du pire. Le président était déterminé à enterrer la discussion sur la sortie du Grand Est. Mais son échec cuisant l’a fait changer d’avis, sauf qu’il n’a plus rien à dire. Dans le contexte
d’absence de majorité parlementaire, la question de la décentralisation et du sort de l’Alsace n’intéressera
guère de monde. Mais du moins la question reste ouverte et des opportunités pourraient se présenter.
Nos élus alsaciens pourraient, s’ils étaient déterminés, accorder ou refuser leur voix à des majorités en construction en fonction de la prise en considération de ce sujet.
Pour l’opinion alsacienne, ce temps d’attente est l’occasion de se poser les vraies questions. Des compétences supplémentaires ? Lesquelles et pour quoi faire ? CeA et Grand Est veulent renforcer notre « attractivité». Ce qui nous intéresse c’est de sauvegarder notre personnalité. Alors, pas trop grave si la discussion institutionnelle traîne: cela permettra peut-être de l’orienter dans une meilleure direction.

◗ Jean-Marie Woehrling

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