Il y a 10 ans, les «Assises de la Langue et de la Culture Régionales».
Quel bilan?
10 Jahre nach einer tiefen Kooperation zum Thema « Regionale Sprache und Kultur » wird die Bilanz gezogen.
De 2012 à 2014 se sont tenues les « Assises de la Langue et de la Culture Régionale d’Alsace» en partenariat entre la Région Alsace, les deux départements du HautRhin et du Bas-Rhin, le rectorat, les associations œuvrant dans le domaine du bilinguisme, regroupées dans la nouvellement créée Fédération Alsace Bilingue, l’OLCA, le CESER et divers acteurs de la vie éducative et culturelle.
Ces assises ont été saluées comme un moment historique pour le lancement d’une nouvelle politique d’ensemble de promotion de la langue et de la culture de l’Alsace. Cinq ateliers (enseignement, formation professionnelle, culture, vie sociétale, aspects juridiques et institutionnels) réunissant plus de 500 personnes se sont réunis plus de 40 fois en deux ans pour opérer une analyse, dresser un bilan et définir un programme d’action.
Une Charte de la Région Alsace et des Départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin pour la promotion de la langue régionale sur la base de la Charte Européenne des Langues Régionales et Minoritaires a été approuvée par les trois collectivités, cette charte ayant pour vocation d’être également adoptée par toutes les autres collectivités d’Alsace. Une Convention dite cadre, fixait des orientations générales, complétée par une « convention opérationnelle» portant sur « la politique régionale plurilingue dans le système éducatif en Alsace», confirmant la définition de la langue régionale comme la langue allemande dans sa forme standard et dans ses formes dialectales.
Les propositions des assises devaient être formalisées par la mise en place d’une «politique opérationnelle » partagée par l’ensemble des partenaires. Parmi les mesures préconisées, l’implication accrue des institutions médiatiques et culturelles dans le soutien à la langue et la culture régionales, le développement de l’enseignement bilingue paritaire, l’apprentissage transfrontalier, un livre blanc de la toponymie, la création d’une structure fédératrice, etc.
Aujourd’hui, qui se souvient encore de cet élan, de ces nombreux documents et de ces multiples propositions ? L’enseignement de l’allemand stagne, la présence du dialecte dans la société a reculé, les institutions culturelles s’occupent encore moins de la langue régionale. L’actuelle convention opérationnelle valable jusqu’à fin 2024, va s’achever mais on ne sait rien de la convention qui devrait prendre effet en 2025. La préparation de la création d’un futur Office semble se faire dans l’ignorance des travaux intenses qui se sont déroulés lors des assises de 2012-2014.
◗ Jean-Marie Woehrling